Cette action innovante a l’ambition de répondre à la problématique du sans-abrisme et d’accompagner 100 personnes à la rue vers le logement. Ainsi en décembre prochain, les professionnels recrutés ou mis à disposition par les structures du groupement nantais, vont commencer cette aventure professionnelle et pouvoir accueillir les premiers locataires.
Porté depuis plus de 3 ans par un groupement de partenaires, le CHU de Nantes, le CH Daumezon, les Eaux vives, Les Apsyades et L’Etape, l’essaimage du programme « Un chez Soi d’Abord » a pu aboutir sur Nantes.
Dans son introduction, le guide de mise en œuvre de l’ACT (Appartements à Coordination Thérapeutique) Un Chez Soi d’Abord précise :
« En 2010 à la remise du rapport « La santé des personnes sans-chez soi » à la Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale et au Secrétaire d’état au logement, les auteurs ciblent une mesure phare qui est de tester en France le modèle « Housing first » qui a fait ses preuves aux États-Unis (Pathways to Housing) et qui est en cours d’implantation au canada (At Home / Chez-soi).Le programme « Un chez-soi d’abord » débutera en 2011 ; c’est une expérimentation sociale qui fait l’objet d’une recherche évaluative randomisée.
Deux objectifs sont visés, d’une part celui de répondre aux besoins des personnes durablement sans-abri et présentant des maladies mentales sévères et d’autre part de faire des recommandations aux décideurs publics pour la mise en œuvre d’une politique plus large visant la résorption des situations de sans-abrisme ».
Sept ans plus tard le programme est pérennisé, fait l’objet d’un décret et rentre dans la nomenclature des Etablissements Sociaux et Médico-Sociaux dans le champ des Appartements de Coordination thérapeutique. La DIHAL (Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement) pilote aujourd’hui l’essaimage du programme dans plusieurs métropoles françaises dans le cadre de la politique du « logement d’abord ».
« S’il ne fallait retenir que trois enseignements et recommandations de la phase expérimentale » nous précise le rapport, « ce serait qu’il n’y a aucun critère prédictif pour déterminer la capacité d’habiter, que la maladie mentale n’est pas un frein au maintien dans le logement moyennant un accompagnement adapté aux besoins de la personne et enfin que les personnes ont des compétences et des forces et que s’appuyer sur leurs choix est le point essentiel pour un accompagnement de qualité.
Le décret de création du dispositif « Un chez-soi d’abord » est novateur sur plusieurs points, d’une part en maintenant l’inconditionnalité de l’accès au logement, il pose le logement comme déterminant structurel de la santé mais au-delà comme base à l’amélioration de l’état de santé, en ne posant pas de limite de temps à l’accompagnement et en demandant une gestion par un groupement pluridisciplinaire il vise la notion de parcours de santé, enfin en validant l’intégration de médiateurs de santé pair dans les équipes professionnelles, il reconnait l’apport du savoir expérientiel et valorise les compétences des personnes elles-mêmes dans leur trajectoire de rétablissement en santé mentale ».
Le programme de Nantes respectera le cahier des charges national et se développera pour accompagner 100 personnes à la rue vers le logement.
Souhaitons aux professionnels une belle réussite dans la mise en œuvre du projet !
Novembre 2019